Raillerie
« Il faut avouer, dit monsieur de Limours, que c’est un grand plaisir de railler délicatement et finement. »_ « Vous avez bien raison, lui répondit-il : je me souviens que, dés notre jeunesse, notre pauvre Saint–Evremont que nous appelions le maître de l’ironie, le mettait déjà au rang des sciences perdues. Cependant nous en avons assez joui. »_ « Il me semble repartit madame de Nançai, que vous en jouissez bien encore, lorsque l’occasion s’en présente, et même que vous la faites naître. »_ « Je ne suis pas si heureux ! reprit-il en soupirant. J’aperçois bien des choses, il est vrai ; mais il faut être plusieurs pour s’entendre. La raillerie est une langue à part ; c’est un véritable don du ciel. » […]« Dans le bon temps, elle était vive, piquante, légère. On aurait même pu la prendre pour une attention, une manière de faire valoir quelqu’un ; enfin c’était un plaisir brillant, de bon goût, et que la gaieté accompagnait toujours. »
Mme de Souza, La Comtesse de Fargy