Hystériques et hypocondres
Joli couple me direz vous. Au XIXème siècle, dans le discours médical s’est répandue l’idée que ces deux cas étaient des maladies miroirs. Miroirs en quoi au juste ? L’hystérie était nécessairement l’apanage des femmes, et rappelons nous que son meilleur remède était le mariage, je passerai sur des beaucoup plus drôles à base de fumigations vaginales et autres lotions calmantes. L’hypocondrie était, elle, réservée aux hommes. Après tout on peut se dire que c’est toujours ça de pris et se tenir pour dit qu’au moins une hystérique ne risque pas de se voir en outre accablée d’hypocondrie. Seulement on imaginait que l’hypocondrie était causée par un excès de travail intellectuel. Les sujets prédisposés étaient les artistes, les poètes, bref les littérateurs, en proie à une imagination bien trop débordante. Vu sous cet angle on comprend mieux pourquoi le discours médical de l’époque mettait les femmes à l’abri ! Cependant il n’a pas été répondu à une question cruciale : que se passait-il quand un hypocondre épousait une hystérique ?
Pour ceux que le sujet intéresse, allez donc lire l’ouvrage fort bien fait de Nicole Edelman : Les Métamorphoses de l’hystérique du début du XIXème siècle à la grande guerre.