Les fabliaux sont vivifiants
Plaisante lecture en cette après-midi d’été à peine chaude, un fabliau celui De la dame ecouillée. On annonçait en préface une esthétique de la démesure, de l’ultra violence, des chairs éventrées et un bourreau triomphant. On ne s’est pas beaucoup trompée d’ailleurs. Comme vous l’aurez compris je ne boude pas mon plaisir, les fabliaux moyenâgeux sont quelquefois mes récréations. Mais celui-ci se veut édifiant, il comporte une morale (figurant sur la quatrième de couverture) « Maudite soit la femme qui méprise son homme ». Les femmes il est vrai font souvent les frais des fabliaux mais il est rare que le châtiment se veuille aussi exemplaire. On nous explique dans la préface que c’est parce qu’il s’agit de l’aristocratie et que le comportement de la dame met en péril l’ordre social. Très bien jusqu’ici tout est clair. Un dernier détail, sans tout vous révéler lorsque le bourreau demande à la dame pourquoi elle méprise et contredit toujours son mari, celle-ci lui répond « Sire, j’en sais plus que lui et il ne fait rien qui m’agrée ». Très vite après la dame se retrouve, par un habile stratagème, écouillée. J’en conclus donc qu’il valait mieux être paysanne et sans esprit.
Trêve de galéjades, j’ai passé un bon moment et vous recommande donc la lecture de ce fabliau. C’est publié chez les éditions Allia c’est bilingue et c’est bien fait, merci Claire Debru qui a traduit et présenté !